Accueil > Afrique
Congo : Denis Sassou N'guesso annonce un référendum concernant la modification de la constitution
Cette modification permettrait de faire sauter le verrou de la limitation des mandats
Par Redaction Grioo.com le 23/09/2015
La constitution de 2001 prévoit un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois

Denis Sassou N'guesso est candidat à sa propre succession
Dans un discours à la nation prononcé le mardi 22 septembre, le président congolais Denis Sassou N'guesso a annoncé qu'un référendum (dont la date n'a pas été précisée) aurait lieu en vue d'autoriser une modification de la constitution.

Dans sa version actuelle, la constitution congolaise prévoit une limitation du nombre de mandats à deux (article 57). En l'état, elle ne permettrait donc pas au président sortant de se représenter. Ce dernier dans son discours a cependant pris soin de ne pas lier la modification de la constitution à sa candidature. Mieux encore, il n'a jamais évoqué explicitement la question de la limitation du nombre de mandats, se contentant plutôt des généralités et de mises en garde :

"L'aventure et le désordre ne seront pas tolérés" a dit le président congolais ajoutant que ce dont le Congo avait besoin c'était la paix, afin d'éviter les guerres des années 90.

Jeux africains : coût astronomique et relations publiques
Reste qu'une éventuelle nouvelle candidature de Denis Sassou N'guesso ne ferait pas l'unanimité. Courant août, le président congolais a procédé à un remaniement qui lui a permis d'évincer quelques ministres qui n'étaient pas d'accord avec la modification de la constitution.

A noter que le Congo organisait en ce mois de septembre 2015 les jeux africains. L'événement qui fêtait son cinquantenaire a permis de voir affluer bon nombre de personnalités au Congo (Richard Attias, Anne Hidalgo, Vincent Bolloré, Pape Diouf, Nkosazana Dlamini Zuma, Ali Bongo, Teodore Obiang Nguema, Yayi Boni...) et de donner une image positive du pays qui recevait un événement sportif de dimension internationale. Le complexe sportif de Kintele, où se déroulaient les jeux était ainsi flambant neuf.

L'Etat congolais aurait dépensé la somme astronomique de 1000 milliards cfa (1,5 milliards d'euros) c'est à dire un quart à un tiers du budget du pays, pour construire les infrastructures liées aux jeux. Une somme dont on se demande si elle n'aurait pas pu être mieux utilisée. Selon les observateurs de la politique congolaise, la réception des jeux africains à Brazzaville n'était pas dénuée d'arrière pensée politique, et leur relatif succès (nous y reviendrons) serait donc à mettre à l'actif du président congolais qui a annoncé son projet de référendum dès la fin des jeux.
Feu orange pour Paris, coup d'etat constitutionnel pour ''Survie''

Denis Sassou Nguesso avec le 1er ministre français Manuel Valls
Que disent Paris et Washington du projet du président congolais ? Si la ligne politique officielle de la France et des Etats-Unis préconise une limitation des mandats ("des institutions fortes et non des hommes forts" avait dit Barack Obama), cette règle peut souffrir de quelques exceptions. On l'a vu au Rwanda avec Paul Kagame.

A l'occasion des jeux africains, Anne Hidalgo, la maire de Paris s'est rendue à Brazzaville où elle a été reçue, en compagnie d'autres personnalités, par le président congolais. Le ministre de la défense Jean Yves LeDrian a rencontré Sassou le 22 juillet, tandis que le président congolais a été invité à l'Elysée par François Hollande qui l'a reçu le 7 juillet. Le premier ministre Manuel Valls a également rencontré le président congolais le même jour. Etant donné que Paris n'ignore rien des projets de Denis Sassou N'guesso, on peut penser que la France à défaut de soutenir ouvertement le président sortant ne verrait pas d'inconvénient à ce qu'il se représente si le référendum était un succès pour lui.

Côté français, seules quelques associations comme Survie donnent de la voix pour dénoncer] ce qu'elles qualifient de "coup d'etat constitutionnel".
Donnez votre opinion ou lisez les 0 réaction(s) déjà écrites
Retour à la rubrique Afrique
Version complète sur Grioo.com

WebAnalytics