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Tonje Bakang : ''je suis très heureux du partenariat entre Afrostream et MyTF1 Vod''
Grioo.com est allé à la rencontre de Tonjé Bakang, fondateur de la start-up Afrostream et de Pierre Olivier, directeur marketing de MyTF1 Vod. Ils nous expliquent les contours du partenariat entre les deux entités, les synergies attendues et les ambitions d’Afrostream / MyTF1 Vod
Par Paul Yange le 18/03/2015

Tonje Bakang et Lilian Thuram lors de la soirée de lancement du partenariat MyTF1 Vod / Afrostream
Bonjour Tonje. Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

Tonje Bakan Tonje : Bonjour. Je suis un jeune entrepreneur de 34 ans. Né en France, originaire du Cameroun. J’ai œuvré dans l’industrie culturelle depuis l’adolescence. L’été, j’allais travailler sur le tournage de films indépendants, à Paris. Puis j’ai travaillé dans l’univers du clip musical durant l’émergence du hip hop et du R&B en France.

Je me suis très vite intéressé à la comédie, au stand-up. Je voyais ces jeunes comédiens [aux Etats-Unis] qui prenaient le micro pour parler de leurs familles, leurs coutumes et partageaient cela avec le public américain. Je trouvais dommage qu’en France on n’ait pas quelque chose de similaire. Je suis un enfant de l’école de la république où il y a beaucoup de mixité, et je ne retrouvais pas ça sur les planches.

Ce que j’ai puisé dans cette culture populaire qu’est le cinéma, j’ai envie de l’offrir à d’autres
Tonje Bakang, fondateur d'Afrostream


J’ai créé un spectacle qui s’appelait comic street show qui a révélé des talents de l’humour français : Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Claudia Tagbo, Amelle Chahbi et d’autres. Qu’ils soient issus de l’immigration ou comme Mathieu Madenian issus de Perpignan. L’idée c’était de montrer tous ces talents qu’on n’avait pas l’habitude de voir sur scène ou dans les médias.
Ce show était populaire et s’est transformé en Jamel Comedy Club, ce qui a participé au renouvellement des visages dans l’audiovisuel.

J’ai eu la chance de rencontrer un auteur qui s’appelait Farid Omri qui avait écrit une pièce qui s’appelait couscous aux lardons et qui traitait du sujet des couples mixtes, d’un mariage entre un musulman et une catholique. C’était un pari, il m’a proposé de le rejoindre dans cette aventure. On a eu la chance de produire cette pièce. Pendant plus de six ans, on l’a jouée partout en France, quelques fois dans six villes en simultané, pendant plusieurs mois. On l’a aussi jouée au Maghreb, aux Antilles…cette thématique de la mixité dépassait même l’histoire singulière de ce couple. C’était juste une histoire d’amour qui nous montrait qu’ensemble on est meilleur.

J’ai arrêté de participer à l’aventure de production de cette pièce pour lancer ma start-up Afrostream car j’avais envie d’opérer dans le digital. Et faire quelque chose qui puisse toucher des millions de gens.

Noom Diawara (qu'est ce qu'on a fait au bon dieu) en compagnie d'une partie de l'équipe de MyTF1 Vod
Pourquoi avoir choisi une start-up dans la vidéo particulièrement ?

T : C’est un peu l’histoire de ma vie. La vidéo est juste un média qui permet de porter une histoire. Mon histoire c’est celle d’un jeune garçon qui regarde un film qui l’inspire et qui lui fait comprendre qu’il peut dépasser le plafond de verre qui existe. Les films donnent de l’espoir, permettent de se construire. Ce que j’ai puisé dans cette culture populaire qu’est le cinéma, j’ai envie de l’offrir à d’autres.

Comment est structurée la plateforme Afrostream actuellement ?

T : Un projet d’une telle ampleur ne se fait pas seul. J’ai la chance d’être aidé par un incubateur de start-up. C’était important pour moi d’être adoubé par l’écosystème des start-ups. Effectivement j’ai des associés : un ingénieur qui est un génie, Ludovic Bostral, et ensuite il y a tous les partenaires qui nous aident, et aujourd’hui, on est avec un partenaire de taille, MyTF1 Vod qui participe à l’aventure Afrostream.

Comment a eu lieu la rencontre avec MyTF1 Vod ?

L’équipe de My TF1 Vod est une équipe de cinéphiles. Ce sont des gens qui profondément aiment le cinéma.
Si on se rappelle le rôle d’un vidéo club, à l’époque on faisait confiance au responsable du magasin qui connaissait nos goûts et nous orientait vers les films. Aujourd’hui, les vidéo clubs sont devenus des plateformes de VOD, mais c’est le même métier, un métier de passionnés.

Au sein de leur équipe, le cinéma afro était une thématique qui les intéressait, et c’est juste cette rencontre avec des experts de la thématique, qui les a poussés à faire appel à Afrostream. Si on regarde ce qui se passait dans le monde de la musique il y a quelques années, quand il y avait des courants musicaux. Les majors appelaient quelqu’un en interne chez eux, qui pouvait passer de la techno au hip hop.

Là, c’est formidable, MyTF1 Vod respecte le public, et ils se sont tournés vers les spécialistes dans le domaine.

Nous apportons à la marque Afrostream notre expérience de la distribution, une assise, un public (...) Afrostream va nous apporter de l’intelligence éditoriale, un réseau, et va nous conseiller (...)
Pierre Olivier, directeur marketing de MyTF1 Vod
Pierre Olivier, du côté de MyTF1 Vod, comment s’est fait le choix d’Afrostream ?

Pierre Olivier : Je pense que Tonje a bien décrit la démarche. MyTF1 Vod est une plateforme qui a dix ans, qui est à l’origine de la création de la VOD en France, qui s’est construite très largement ces dix dernières années en développant sa distribution et en s’assurant d’être représentative du box-office cinéma, ce qui n’était pas simple. Et nous avons construit des accords avec les plus grands studios qui nous ont permis d’être représentatifs des films qui sortaient en France.

La rencontre avec Tonje correspond à un stade de maturité de notre plateforme où on a envie de dépasser la simple proposition exhaustive des films connus des gens pour les emmener dans d’autres mondes, et satisfaire d’autres goûts, d’autres publics et enrichir notre service.

Pourquoi Afrostream, dans l’équipe de MyTF1 Vod, il y a des gens qui sont fous de cinéma et qui ont l’intuition qu’il y a de nouveaux domaines à explorer. Et ça correspond à la rencontre avec Afrostream. Je ne sais pas si on est humble ou pragmatique, mais il y a des choses qu’on ne sait pas faire. Et si on veut bien aborder ces sujets avec subtilité et une ligne éditoriale pertinente, il faut s’entourer d’un spécialiste.

Nous apportons à la marque Afrostream notre expérience de la distribution, une assise, un public, nous sommes l’une des plateformes leader en France. Afrostream va nous apporter de l’intelligence éditoriale, des connexions, et une « guidance » comme on dit aujourd’hui pour nous permettre de ne pas mépriser le public. Nous avons l’intuition que le moment est venu de dire à notre public qu’il y a d’autres cinémas et que nous allons les aider à les découvrir.

Flora Coquerel (miss france 2014), l'historien françois Durpaire et Karen Guiock de M6 lors de la soirée de lancement afrostream mytf1vod
Vous précisiez que ce n’était pas la chaîne TF1, mais MyTF1 Vod qui avait signé un partenariat avec Afrostream. Pouvez-vous expliciter ce point ?

Pierre Olivier : MyTF1 Vod est la plateforme de vidéo à la demande du groupe TF1 mais c’est une entreprise qui vit sa vie et qui a sa propre dynamique. Et cette dynamique est portée par la puissance du digital, ce qu’a évoqué tout à l’heure Tonje. Ce qui rend possible cet accord c’est que dans le digital, on n’a quasiment aucune contrainte.

On n’a pas de contrainte de grille, de séance, on est illimité en terme d’offres. C’est un accord de partenariat dont la vocation me parait être majoritairement éditoriale. Et promotionnelle pour nos deux marques. Mais dans lequel nous nous retrouvons car Tonje nous apporte le conseil, les connexions, la touche éditoriale, et nous allons apporter à Afrostream une audience, une visibilité, et j’espère qu’on va les aider à grandir aussi.

Au Nigeria dans le domaine de la VOD, il y a Iroko TV qui s’est lancé. En France, en dehors d’Afrostream il n’y a pas de concurrents. Mais votre partenariat ne pourrait-il pas donner des idées à d’éventuels concurrents comme Orange ou d’autres ?

Tonje : L’offre MyTF1 Vod est présente sur de nombreuses plateformes (sauf orange et sfr) et ensuite, pour parler du cinéma afro, notre but est ce que cinéma devienne populaire et sorte de l’anonymat dans lequel il est. Très sincèrement, je serai ravi si on participe à l’émergence de ce mouvement, je serai ravi si des réalisateurs arrivent à monétiser leurs œuvres et si aujourd’hui le public français peut profiter de ces films.

Mon but est que le cinéma afro devienne populaire et sorte de l'anonymat dans lequel il est (...) je serai ravi si des réalisateurs arrivent à monétiser leurs oeuvres et que le public français puisse en profiter
Tonje Bakang


Pierre Olivier : en l’occurrence, on sera tous content si on est copié sur ce type d’initiatives car ça va dans le sens de l’exposition de films qui nous paraissent compliqués à trouver. On n’a pas évoqué l’illégal, mais on fait tout pour que le légal l’emporte, via la facilité d’accès, via le confort. Si on peut faire reculer l’usage en contrefaçon pour que les producteurs et les auteurs voient remonter un peu d’argent, je pense qu’on aura bien avancé.
Vous êtes-vous fixé des objectifs précis, par exemple en terme d’audience, sur la plateforme ?

Tonje : pas vraiment. Très sincèrement, nous avons l’intuition de répondre à un besoin. Nous pensons que le public actuel de My TF1 Vod va être curieux de découvrir ce cinéma. L’offre sera étoffée au fil des semaines, que ce soit avec de la comédie, de la romance, de l’action, du drame, des films d’auteur...

Dans un an, on pourra peut-être tirer un premier bilan et se fixer des objectifs pour la seconde année. Mais on est vraiment en mode start-up sur cette collection sur My TF1 Vod.

Pierre Olivier : Par contre on va être ambitieux dans la publication et dans l’offre éditoriale. Il ne faut pas que ce soit non plus un coup d’épée dans l’eau. On vise une centaine d’offre à court terme. Nous sommes tous conscients du fait que ce ne sont pas les blockbusters qui vont faire vivre Afrostream. C’est plutôt la profondeur du catalogue, le renouvellement...

Tonje : jusqu’à présent, nous n’avons pas encore fait la promotion du service. Aujourd’hui nous n’avons commencé aucune action de promotion. On a la chance que vous soyez venu pour en parler. Mais tout au long de l’année nous allons annoncer des nouveautés, permettre au public de découvrir l’offre...
Quelle est la date de lancement ?

Pierre Olivier : Il faudra nous juger plus dans les deux ou trois prochains mois. Nous avons été assez rapides suite à la rencontre avec Afrostream, mais ce n’est pas encore du tout l’offre qu’on vise et qui sera sur pied dans les trois prochains mois. Il faut nous donner un peu le temps de trouver, sourcer, négocier avec l’aide d’Afrostream. Il y a des films pour lesquels on passera plus de temps que d’autres en négociation mais nous avons la volonté et nous avons démarré.

La collection Afrostream sur MyTF1 Vod :

http://mytf1vod.tf1.fr/collection/674-Afrostream+VoD.html

Le site d’Afrostream
http://afrostream.tv/
Mandela, Intouchables, 12 years a slave, the bultler, le bonheur d'Elsa, Aya de Yopougon...Quelques uns des films disponibles sur Afrostream
 
Quelques uns des films disponibles sur la plateforme Afrostream
 


 
Quelques uns des films disponibles sur la plateforme Afrostream
 
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