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Nino Njopkou : ''Kerawa a levé 200 000 dollars après avoir été contacté par des investisseurs''
Fondateur de Kerawa.com, Nino Njopkou revient sur la levée de fonds récemment réalisée par le site et sur les prochaines étapes de son développement
Par Paul Yange le 30/04/2015
Bonjour Nino Njopkou

Bonjour Grioo.com

Vous êtes le fondateur de Kerawa.com. Pouvez-vous vous présenter et présenter Kerawa à nos internautes ?

J'ai passé toute mon enfance jusqu'en terminale au Cameroun, puis 3 ans au Maroc en classes préparatoires, et depuis 2000 en région parisienne où j'ai fait des études d'ingénieur. Suite à cela, j'ai pratiqué le conseil en Organisation et en Management pendant 10 ans.

Depuis quelques années, j'ai fondé et je gère gère le portail d'annonces Kerawa.com, qui se positionne sur l'Afrique sub-saharienne francophone. J'invite d'ailleurs les lecteurs à s'y rendre.

Les prochaines étapes ? l'ouverture d'un bureau à Douala, l'élargissement de la base d'utilisateurs, le déploiement de nos offres commerciales, l'exploitation du partenariat avec Orange. A moyen terme la Côte d'Ivoire, le Congo Kinshasa puis les autres pays d'Afrique subsaharienne francophone
Nino Njopkou


Nino Njopkou, fondateur de Kerawa.com
Kerawa vient de réaliser une levée de fonds de 200 000 dollars. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez mené cette opération ?

Eh bien, j'ai été contacté par l'un des investisseurs après que celui-ci ait fait son benchmark des sites d'annonces en Afrique sub-saharienne francophone. Son choix s'est arrêté sur Kerawa.com parmi les 5/6 sites qu'il a contacté.

Nous avons discuté, échangé nos points de vue sur la façon dont nous voyions le développement du portail. Les visions convergeaient à peu de choses près. Nous avons donc décidé que nous pouvions travailler ensemble. Ensuite, est venue la discussion financière, toujours un moment délicat. Enfin, viennent les discussions d'ordre juridique sur les droits et devoirs de chacune des parties.

En fait, les investisseurs étaient très motivés déjà, et donc, le process est allé très vite.

Les investisseurs attendent au final la même chose : un retour sur investissement le plus rapide possible
Avec une telle levée de fonds, il y a certainement de grosses attentes de la part des investisseurs. Qu'attendent-ils de vous ? Quelles sont les prochaines étapes du développement de Kerawa ?

Les investisseurs attendent au final la même chose: le ROI (retour sur investissement NDLR) positif le plus rapidement possible. Maintenant, j'ai la chance d'avoir des investisseurs qui ont aussi une très longue expérience et connaissance du secteur de la petite annonce, et qui ont déjà quelques investissements transformés à leur actif.
Mon rôle est donc d'assurer une exécution parfaite, et la mise en place d'une équipe compétente. Si cela est fait, le ROI devrait être présent.

Les prochaines étapes sont l'ouverture d'un bureau à Douala, l'élargissement de la base d'utilisateurs, le déploiement de nos offres commerciales, l'exploitation du partenariat avec Orange. A moyen terme, nous visons le Cameroun, la Côte d'ivoire et le Congo Kinshasa. Puis, suivront les autres pays d'Afrique sub-saharienne francophone.
Comment voyez vous la présence de potentiels concurrents comme Africa Internet Group (Lamudi, Kamyu, carmudi etc) qui se déploie sur le continent africain et qui dispose de moyens importants ?

Vous souvenez vous de la coupe du monde de football de 1990 en Italie.
Le petit Cameroun devait affronter l'Argentine de Diego Maradona en match d'ouverture. L'Argentine était alors championne du monde avec un Maradona au sommet de son art. Tout le monde donnait le Cameroun perdant, la seule inconnue était l'écart de buts. Vous souvenez-vous comment la victoire du Cameroun a fait vibrer toute l'Afrique et même au delà ?
Ici, la situation est à peu près similaire: David contre Goliath. L'histoire dit que l'issue est moins triviale qu'il n'y parait.

Je vois donc leur présence comme une opportunité, une opportunité de livrer un grand match, pour reprendre la terminologie footbalistique.

Aux jeunes créateurs de startups, je dirais de ne jamais abandonner (...) les phases de doute sont normales (...) Il faut tenir dans les moments difficiles et on verra l'éclaircie
Je suis confiant à notre capacité à tirer notre épingle du jeu, et proposer de la valeur à nos clients et nos investisseurs. Le marché est loin d'être saturé, et il y'a de la place à prendre. Les moyens à mettre en œuvre pour réussir ne sont pas seulement financiers; loin de là. Une grande place est faite à l'agilité, la créativité, l'inventivité. A ce jeu, tous les acteurs se valent.

Un conseil pour les jeunes créateurs de start-up africains ?

Never give up ! Il ne faut jamais abandonner. Le continent est porteur d'espoir, et les startups africaines doivent savoir que les phases de doute, de stress, de solitude, de découragement par lesquelles elles passent sont normales. Il faut tenir dans les moments difficiles, et on verra l'éclaircie. Bien-sûr, je ne vais pas dire que ça marchera pour tous, mais ça marchera pour les 10% de startups qui réussiront.

Pour les autres, il ne faut pas abandonner non plus, mais rebondir, et relever et repartir soit sur la même idée avec une approche différente, soit sur une autre idée.

Kerawa.com n'a pas été ma première idée de business; j'en ai eu d'autres auparavant, et elles n'ont pas fonctionné comme je l'espérais.


Vous pouvez visiter kerawa.com en cliquant sur kerawa.com
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