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François Hollande et l’intervention militaire française au Mali
Retour sur l'intervention annoncée vendredi soir par le président français
Par Lucien Pambou le 13/01/2013
L’Afrique, mais surtout le Mali, doivent remercier François Hollande de barrer la route aux Islamistes djihadistes qui ne se seraient pas gênés pour aller jusqu’à Bamako. François Hollande serait-il en train de dessiner une politique étrangère nouvelle en direction de l’Afrique, une politique qui articule négociation, croyance dans les forces locales et ensuite intervention si nécessaire ?

La faiblesse de l’armée malienne, les atermoiements de la classe politique malienne, son incapacité à prendre les décisions indispensables face à un Capitaine putschiste (Sanogo) qui fait la loi, l’avancée des islamistes vers Bamako et l’appel au secours du Président malien Dioncounda Traoré ont décidé François Hollande, au nom de la préservation des valeurs de liberté et de progrès à intervenir aux côtés des troupes maliennes.

L’intervention française au Mali est différente de celle qui a eu lieu en Lybie. La crise malienne et son enlisement à cause de l’incapacité de la classe politique malienne et de l’absence d’organisation stratégico-militaire de la CEDEAO, communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ont motivé l’intervention française.

François Hollande serait-il en train de dessiner une politique étrangère nouvelle en direction de l’Afrique, une politique qui articule négociation, croyance dans les forces locales et ensuite intervention si nécessaire ?
Lucien Pambou
Ceux qui, en France, pensaient que François Hollande n’était pas un commandant en chef, doivent revoir leurs analyses péremptoires. Ceux qui, en Afrique, pensent que les pays africains peuvent assumer une souveraineté pleine et entière, peuvent constater qu’ils se trompent et que les Afriques, pour l’instant, n’ont pas les moyens de leur défense malgré leurs déclarations à l’emporte-pièce.

C’est un constat d’échec, de l’inefficacité de l’armée malienne et, à travers elle, de la plupart des armées africaines qui, pour la plupart, sont à la solde d’un homme au pouvoir, le Président, qui pense plus à défendre son pouvoir personnel qu’à protéger le territoire et les nationaux.

Ainsi vont les Afriques depuis l’indépendance autour des années 60. Au sud du Sahara on nage en pleine illusion de souveraineté, alors que la réalité sur le terrain montre que la plupart des Etats Africains se doivent de rester modestes en matière de déclaration d’indépendance.

Ceux qui, en France, pensaient que François Hollande n’était pas un commandant en chef, doivent revoir leurs analyses péremptoires
Lucien Pambou
La France a décidé, selon François Hollande, de répondre aux côtés des autorités maliennes à la demande qui lui a été faite dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. La France est prête, selon François Hollande, a arrêter l’offensive des terroristes. La décision d’intervenir au Mali est un acte politique courageux de la part du Président et celui-ci a annoncé qu’il ne liait pas cette intervention et l’existence de nos otages en Afrique.

Il fallait le faire, Hollande l’a fait, lui dont on disait qu’il était habitué aux synthèses, qu’il était dans le flou permanent, selon Martine Aubry Cet homme que rien ne prédestinait, selon ses adversaires, à assumer des fonctions présidentielles, est en train de montrer progressivement un savoir faire dans la gestion ponctuelle des évènements dans lesquels les intérêts français sont concernés. Bien sûr les intérêts français sont menacés par les islamistes djihadistes. Laisser faire Ansar Dine, le Mujao et d’autres groupuscules islamistes devenait un danger pour cette partie du Sahel.

François Hollande a donc ordonné l’intervention des troupes françaises venues du Sénégal et de France pour appuyer l’armée malienne et stopper l’avancée des islamistes vers Bamako. Le Président a dit qu’il rendrait compte du déroulement des opérations à la représentation nationale sans donner une date de fin des combats et donc de retrait des troupes françaises

Ceux qui, en Afrique, pensent que les pays africains peuvent assumer une souveraineté pleine et entière, peuvent constater qu’ils se trompent
Lucien Pambou
François Hollande fait le boulot de la communauté internationale et, de façon précise, celui de l’Union africaine qui se contente de parler, de se réunir, de faire des grandes messes sur la nécessité de faire ensemble, alors que dans la réalité c’est le flou complet, chaque Etat devant se débrouiller comme il peut. Le Mali vient de confirmer ce que je dis.
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